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Une nouvelle journée de travail venait de s’achever. Bien que cela ne faisait pas très longtemps depuis ton arrivée, tu avais tout de même réussi à t’adapter à ton nouveau quotidien. Enfin, plus ou moins. C’était toujours étrange, tu avais toujours l’impression d’être en train de faire un mauvais rêve, et que tu pouvais te réveiller à tout moment. Cependant, tu avais beau te concentrer de toutes tes forces et te pincer la peau - tu étais bel et bien déjà debout. Piégé avec cet affreux sentiment au creux de l’estomac, tu n’avais pas d’autre choix que de continuer à vivre normalement, et à juste attendre de voir ce qui allait se passer.
Tes journées n’étaient pas très fatigantes. Il faut dire qu’il n’y avait pas grand monde qui s’arrêtait dans ta boutique, tu passais donc la plupart du temps à nettoyer, prendre soin du matériel, et à fredonner quelques airs inconnus tout en gribouillant sur quelques feuilles, ou grattant quelques cordes. C’était plutôt agréable, d’être dans un environnement qui semblait te plaire, tu avais un peu moins la tête à angoisser sur ta situation. Mais en même temps, tu ne t’épuisais pas non plus, et ça ne t’aidait pas vraiment à contrer tes terreurs nocturnes. Tu ne savais pas pourquoi tu étais si mal à la tombée de la nuit, pourquoi ton esprit se remplissait de doutes et de questions, de peurs irrationnelles et d’angoisses. C’était probablement quelque chose que tu allais devoir découvrir par toi-même.
Alors que tu observais le ciel sur ton balcon, tu finis par te lever, soupirant. Tu ne sens pas le sommeil arriver. Autant te balader, non ?
Tu étais donc sorti de ta chambre, et avait un peu traîné dans les couloirs avant de descendre six étages pour arriver au niveau du casino, te disant qu’un peu de marche te fatiguerait peut-être, et qu’un peu de lumière et d’activité te calmeraient peut-être assez pour que tu puisses retourner essayer de te coucher. Mais au final, il y avait un peu trop de bruit et de monde pour toi, et les lumières étaient plus aveuglantes que réconfortantes. Tu avais alors remonté un étage, c’était plus calme, mais il y avait quand même assez de présence et de lumière pour que le silence et l’obscurité de la nuit ne t’étouffent pas. L’atmosphère était plus à ton goût, calme, tamisée, réconfortante - un refuge où tu pouvais éventuellement essayer de trouver une certaine sérénité.
Regardant aux alentours, tu étais donc entré dans le bar, un peu distrait par les rires et discussions aux alentours. Tu te disais qu’il fallait peut-être que tu te fasses des connaissances, des amis, au moins pour le temps où tu resterais ici. Mais ces gens semblaient déjà passer un bon moment, tu n’allais pas les déranger non plus, après tout. Tu t’étais donc dirigé vers le comptoir, t’asseyant sur un tabouret, et tu avais laissé ton regard se perdre un peu pour observer l’endroit. C’était la première fois que tu t’y arrêtais, alors tu découvrais un peu l’endroit.
Après quelques minutes à détailler chaque petit recoin, tu finis par cligner des yeux - réalisant que tu ne sais absolument pas ce que tu veux. Tu ne sais pas si l’alcool te feras dormir, tu ne sais même pas si tu tiens assez bien l’alcool, ou non. Peut-être valait-il mieux ne pas essayer si tu n’étais pas certain des conséquences, mais tu n’avais pas l’impression d’être un grand buveur, tu n’avais pas une envie particulière pour de l’alcool.
Tournant ta tête face à toi, tu croises le regard de la barman - et bien que tu aies un court instant de panique, tu souris comme à ton habitude, et laisse ton esprit décider pour toi.
« Oh, bonsoir ! Excuse-moi, j’étais perdu dans mes pensées… Dis-moi, qu’est-ce qu’il y a en boissons non alcoolisées ? »