[ndlr ; quand je traduis c’est moche donc je vous laisse les notes que jmétais faites de trucs à mentionner dans son caractère] - cares too much - tired - emptiness - let’s evade ourselves, let’s forget the world - angry for something - feeling everything - too much of everything - never enough - save the world hate the world - workworkwork to stop thinking - addictive tendancies - afraid of being close but hate being alone

Tu es là, au sol encore une fois. Blessée, essoufflée, esseulée. Tu es là, au sol encore une fois, bien piètre agent de la loi. Tu n’es bonne garde que parce que tu ne te préoccupes pas de ta personne, que parce que tu te pousses à bout, te jette dans la gueule du loup. Que parce que tu te consacres, te donnes, t’oublies. Que parce que tes cas deviennent encore plus importants que toi.
Simplement parce que le travail est une évasion. Une évasion comme une autre, que tu cherches, qui t’obsèdes et qui t'enivres. Tes sentiments t’épuisent. Les sentiments t’épuisent. Tu n’es qu’une éponge, grande mais fragile, qui absorbe, absorbe, absorbe.
Absorbe.
Le tout. Le trop.
Ton empathie t'enlise, se mue en sympathie et tu ressens quand tu devrais comprendre. Les émotions qui ne sont pas tiennes t'étouffent et les tiennes sautent, ne sont qu’un extrême ou l’autre. Un vide béant, épuisant ou un débordement. Un patchwork délétère de sensations que tu connais mais que tes souvenirs calcinés ne te permettent pas d’identifier. Parfois, tu ne sais même pas s’ils t’appartiennent réellement. Tu ne sais même pas d’où ils viennent, et, à force, tu ne sais même plus si elles sont tiennes.
Alors, tu cherches. Tu cherches comment oublier.
Le travail est ton anesthésiant préféré. Mais tu es insatiable, tu cherches. Tu te retrouves à faire les pires choix de ta vie, à chercher les ennuis, à créer les conneries.
Le lendemain, tu dois parfois nettoyer derrière toi. Mais tu as tendance à recommencer de toute façon. Tu as besoin d’oublier, de sortir de tes pensées.  Tu es amante de l’éphémérité.

Tu cherches le contact comme tu le fuis. Ton amour est fort, inconditionnel. Tu t’attaches sans bornes, facilement. Alors tu évites, tu coupes souvent les ponts avant qu’il ne soit trop tard, dès que tu as l’impression qu’on ne t'apprécie pas de la même façon. Tu es étrange, tourne la plupart des discussions à la dérision et évite souvent les sujets laborieux. Mais tu es attentionnée, tu prends soin de tes proches et tu serais prête à tout pour les aider et les protéger. Tu comprends sans avoir à parler, tu es une oreille attentive à qui on veut se confier.
Et tu ne juges pas.
On s’ouvre d’ailleurs souvent à toi puisque l’on s’imagine que tu aies déjà vu, et surtout déjà fait, bien pire.
On te juge un peu, peut-être.
On se dit que tes habitudes sont forcément plus catastrophiques que nos propres habitudes.
Mais cela t’importe peu. Tu comprends.
Tu sais ce que c’est que d’avoir besoin de se rassurer, que d’avoir besoin d’oublier.

Au fond de toi, tu espères. Tu espères profondément. Tu espères inlassablement.
Tu espères que quelque chose change. Qu’un déclic se fasse. Que l’île te séduise, que ton quotidien devienne ton idéal, que l’évasion ne soit qu’un plaisir, qu’une bonification à ton bonheur.
Mais pour que les choses changent, il faut changer soi-même. Et ça, parfois, on dirait que tu ne le sais pas. Ou que tu l’ignores délibérément. Difficile à dire.
Ce qui est sûr, c’est que, pourtant, malgré tes espoirs désespérés, lancés dans tes pensées, tu ne vois rien évoluer. Et cela t'énerve. Tu commences à écumer. Colère qui n’est qu’un ingrédient de plus au bouillon d’émotions que tu ressens, qui parfois comble le vide qui te prends. Mais elle s’estompe, elle ne dure pas. Elle brûle, elle calcine jusqu’aux cendres et laisse derrière elle un néant encore plus béant, elle te fait prendre conscience de ta tristesse latente.
Et tu trouves aussitôt quelque chose pour l’engourdir, pour l’oublier.